Les professionnels de santé et l'ostéopathie - Complémentarité, déviance ou expédient ?
Jean-Michel LARDRY - 2011
La médecine s'est considérablement développée en France à partir des années 50. La qualité de la formation, les conditions d'exercice, la mise à disposition d'outils performants (médicaments, examens de laboratoire et d'imagerie, etc.) et la recherche lui ont permis de progresser et de rendre d'incontestables services à la population concernée. Fort de ce succès, les représentants du corps médical se sont sentis particulièrement puissants, ne pouvant penser qu'une autre forme de médecine pouvait les concurrencer.
Mais l'évolution considérable de la médecine et les résultats obtenus par cette discipline n'ont pas fait disparaître les autres formes de prise en charge d'un malade, appelées "médecines alternatives". Bien au contraire, puisque certaines d'entre elles, comme l'ostéopathie, ont même obtenu une reconnaissance officielle de leur pratique par le législateur. Mais, au lieu de clarifier la situation, ces dispositions règlementaires ont semé le trouble, ne donnant satisfaction, pour des problèmes d'identité et de pratiques professionnelles, à aucun des acteurs concernés : médecins, paramédicaux, ostéopathes.
Dans le contexte sociétal actuel et sachant que tout individu en souffrance physique ou psychologique aura souvent tendance à chercher un réconfort - et une écoute - dans les thérapies "non officielles", pourquoi ne pas chercher, dans l'avenir, à faire cohabiter intelligemment dans notre société la médecine scientifique et les médecines alternatives ?